Résidence au camping dans un mobil-home

Rien n’avait commencé, tout devait arriver.
À l’image de l’eau qui coule, et de son endroit, entre deux rives ; deux points ; une traversée, une transition, un trait d’union, un ailleurs où le temps est autre comme en attente — pour des gens — dans un mobil-home.
« Des mots en forme de choses, des phrases dont on entend juste la courbe. Ça fait des visages. C’est beau. C’est vrai. »
Passer le seuil, le seuil de la porte, entrer dans la maison, celle qui n’en est pas vraiment une, un appoint, une ressemblance, une parenthèse, une impermanence localisée en marge, le temps d’un passage subi ou choisi, bref ou durable.
Cheminer au-delà, au-delà des murs et des mots entendus.
De ces rencontres et moments passés ensembles, de petites choses affleurent à la surface, des mots, des objets confiés, tous reflets des vies des résidents et de leur attachement à ce lieu singulier.
Presque impalpable mais transmissible, l’empreinte de ces présences est délicate et fragile.
 Quelle forme donner à la mémoire ?
Un nouveau seuil est convoqué, commun, en un ensemble d’instantanés où le temps n’existe pas.
Un entrelacs en plein et en creux.

22 plaques rouge vif se détachent du paysage arboré au gré des chemins traversés au camping.
À la surface de chacune, des mots couleur or brillent.
Ces traces manuscrites trônent fragilement et précieusement fixées aux arbres ou pas loin, donnant un nom aux maisons.
Une identité camouflée, seul le code correspondant à l’emplacement des parcelles permettent de les localiser, laissant ainsi l’empreinte anonyme d’un passage en devenir.
22 plaques de bois débitées de voliges brutes, 25 x 70/90 cm x 2,7 cm, peinture acrylique.
Camping Le Plantaurel / PAHLM Pratiques Artistiques Hors Les Murs / Palaminy / 2019

 

 

Des choses en formes de mots à la Maison Garonne

Une semaine au camping